Théories de la communication

INTRODUCTION

1. Importance du problème de la communication

- La communication:

Øun besoin profond pour chacun
ØElément essentiel de la spécificité ontologique de l’homme

- La relation, le dialogue, l’interaction … se fait en communiquant (l’homme grandit et se développe en dialoguant, en étant en relation…).

- La communication fait émerger l’identité et le rôle social d’une personne à Vivre, c’est communiquer

- A partir de 1900, société de la communication à Le développement des technologies de la communication à impact culturel, manière de vivre, de penser… Tout est communication.

++++ Toute cette importance de la communication dans la vie sociale et personnelle rend nécessaire les études dans ces domaines.

- La communication et les médias sont une partie intégrale de la vie sociale.

- La réalité est produite par la communication

- Le domaine social est inséparable de la communication; EXISTER = COMMUNIQUER

2. Théorie de la communication et les autres sciences

La théorie de la communication est une science récente,

qui veut saisir toutes les recherches et les théories appartenant à ce domaine.

La plupart des études dans le domaine de la communication sont constituées de disciplines pratiques liées par exemple au journalisme, aux relations publiques, à la publicité, au marketing, à la rhétorique…

L’étude de la communication est INTERDISCIPLINAIRE. Dans l’histoire de la communication, il y a un peu de tout: philosophie, sociologie, psychologie, pédagogie, mathématique, ingénierie… , économie, politique, statistique, esthétique, éthique, droit…

Le communication est un phénomène multidimensionnel, étudié sous plusieurs perspectives par plusieurs sciences… à Psychologie de la communication, sociologie de la communication…

Avec le temps, on observe que plusieurs sciences se servent des découvertes et des paradigmes de l’étude de la communication…

Les études et les théories de la communication et de l’information présente des grandes perspectives pour le futur.

3. Les différentes traditions dans les théories de la communication

- La théorie de la communication n’est pas une science unifiée avec un paradigme bien défini, mais plutôt une mosaïque de théories et approches complémentaires, bien que quelque fois apparemment contradictoires.

- On peut cibler 7 grandes traditions d’étude sur la communication:

+ 3 théories fondatrices de la théorie de la communication:

ØTradition rhétorique
ØTradition sémiotique
ØTradition cibernétique

+ les autres

ØTradition socio-psychologique
ØTradition socio-culturelle
ØTradition critique
ØTradition phénoménologique

Tradition rhétorique

La communication est vue comme art pratique de persuasion (vie publique, politique, tribunal…): Rédécouverte de la rhétorique avec la persuasion à grande échelle.

Tradition semiotique

- La communication est vue comme une médiation intersubjective à travers les signes. Elle est liée à la linguistique et s’occupe surtout des signe linguistiques.

- Racines dans la Grèce antique (Stoïciens)

- Fondateurs au 19è siècle: Charles Sanders Peirce (1839-1914); Ferdinand de Saussure (1857-1913).

Tradition cibernétique

- La communication est vue comme le traitement et la transmission de l’information.

- Terme introduit par Norbert Wiener et se réfère à l’intelligence artificielle. Il s’agit d’une branche de la science pure et appliquée , qui se préfige l’étude et la réalisation de dispositifs et machines capables de simuler les fonctions du cerveau humain, en s’auto-réglant au moyen des signaux de commande et de contrôle en circuits élrectriques et électroniques ou en systèmes mécaniques.

- Au centre de cette tradition, il y a la théorie de l’information, càd l’étude mathématique de la transmission des signaux, fondée par Claude Elwood Shannon (1916-2001) et les autres. Cette approche est strictement liée à la mathématique, à l’ingégnierie et à l’informatique, mais moins adaptée au domaine de la communication humaine.

Tradition socio-psychologique

La communication est vue comme expression, interaction et comme exercice sur les autres (Com.interpersonnelle, interaction sociale, effets sur la perception et la cognition humaine, sur le comportement et la personalité en général.

Ici on situe les différentes recherches sur les théories psychologiques et sociologiques pour décrire les relations cause-effet comme pur effet des médias.

Tradition socio-culturelle

La communication est vue comme production et reproduction de l’ordre social.

La communication crée la société, la culture et l’individu dans une culture.

Tradition critique

La communication est vue comme réflexion discursive. Elle s’est formée avant tout comme réponse critique et opposition à l’idéologie et contre le pouvoir lié au distorsion systématique dans la communication, au contrôle des médias et de la langue. C’est ce qui émerge en particulier des travaux de l’école de Francfort.

TRadition phénoménologique

La communication est vue comme expérience de l’être avec l’autre, de sa propre diversité, comme dialogue. Elle s’intéresse à la personne en relation ou en contact avec les autres personnes. Chaque personne a besoin diu contact humain et doit traiter l’autre comme une personne, dans sa diversité.

4. Phases du développement de la communication

Remontons aux origines du mot ≪ communication ≫. Nicole Oresme invente ce neologisme en 1369. Dès le départ, le terme est employé de maniere problematique. Il se veut descriptif mais est, en realite, bel et bien prescriptif. Avec son nouveau concept, Oresme a, deja en 1369, l’idee de proposer une nouvelle vision de la societe humaine, il vise l’avenement d’un nouvel homme.

Cette ≪ communicaction ≫ que pressent Oresme va rapidement prendre sa double acception physique et psychique en Europe. Le developpement des reseaux routiers, des postes aux lettres et a chevaux, de la correspondance et des gazettes d’information contribue dès le XVIe a mettre en place les conditions de possibilite de l’explosion des moyens de communication que connaitra le XIXe siecle, grise par les espoirs suscités par cette frénesie communicationnelle.

On assiste à une mise en commun progressive de l’espace européen – la constitution d’un véritable espace public europeen – telle que la relate l’ouvrage collectif La Communication en Europe de l’âge classique au siècle des Lumières, sous la direction de Pierre-Yves Beaurepaire (2014).

En nous appuyant sur les thèses du sociologue Armand Mattelart developpées dans La Communication-monde, nous voyons comment au XIXème siècle la communication se met alors a revetir une double caractérisation : physique (explosion des techniques dites de communication : train, bateau, voiture. mais aussi imprimerie, radio, telegraphe puis television) et psychique (communications interindividuelles). Les grandes avancées du volet technique de la communication ne peuvent manquer de susciter les rêves  les plus fous concernant son volet psychique et l’on voit se développer alors une véritable utopie communicationnelle : l’explosion des moyens de communication va nous permettre de mieux communiquer (car plus) et donc de mieux s’entendre. Plus qu’un ensemble de technique, la communication devient une valeur à promouvoir.

Etats-Unis dans les années 1940. Moment primordial pour la communication puisque c’est de là que partira la ≪ delagration ≫ communicationnelle. C’est a partir du cercle des scientiiques se reclamant de la Cybernetique, science du contrôle et de la communication, que commencera la difusion planetaire des idees et du vocable du paradigme communicationnel. Le ≪ moment cybernétique ≫ (Triclot) constitue un moment charnière : la notion de communication change de statut, elle acquiert une définition scientiiquement acceptable fondée sur une theorie mathématique.

Cette etape cybernétique permettra le succes de la communication.

L’interdisciplinarite des conférences cybernetiques, qui se deroulent de 1946 a 1953, aidera à difuser les concepts du paradigme communicationnel bien au-delà du cercle restreint des cyberneticiens americains reunis autour du charismatique mathematicien Norbert Wiener.

 

TITRE I.  LA COMMUNICATION QUID?

A LA RECHERCHE DU CONCEPT DE COMMUNICATION

I.1. Le mot «Communication»

Etymologiquement, du verbe latin «communicare», signifie transmettre, partager, mettre en commun.

Le susbtantif «communicatio» signifie avant tout «partage/participation d’une chose ou d’une qualité».

N.B.

ØIl ne s’agit pas de la transmission  d’une pensée, d’une idée, d’une nouvelle. Mais se réfère plutôt à la transmission d’une qualité, d’une énergie ou d’un mouvement ou au fait pour un sujet de mettre en commun sa propriété, sa charge, son privilège, son attribution pour que tout cela devienne aussi des autres (profite aux autres).
ØLa notion de communication est toujours accompagnée d’un sens de réciprocité, et c’est tout récemment seulement que ce concept acquiert un sens unidirectionnel.
ØCommunication peut  renvoyer à l’action, au processus, à une chose(contenu) ou au message, au moyen(s), à la science (étude).
ØCommunication se réfère aussi au transport (Voie de communication)

I.2 Communication comme mettre en commun

«Communiquer et particier»  sont pratiquement synonyme.

Communiquer = mettre en commun  + Expérience +Savoir +Émotions +Vision du monde

Communiquer= S’ouvrir aux autres, leur offrir quelque chose de soi-même, partager ce qui est sien. La réciprocité est essentielle, l’échange advient entre les personnes (la com n’étant pas unidirectionnelle).

I.3. Problème avec la définition

La réponse à la question «qu’est ce que la communication?» n’est pas du tout facile. La communication est difficile à définir de manière univoque. D’une tendance à définir de manière vigoureuse cette notion, on est passé à une idée plus ouverte qui entrevoit la communication dans plusieurs contextes et ouvre à une famille de concepts proches les uns les autres.
à John Fiske, dans sa vision de la communication comme interaction sociale à travers les messages, indique 2 concepts-guide: la transmission et la sémiotique, càd la production et échange de signifiés.

àPier Cesare Rivoltella parle de 4 dimensions-cadre: information, relation, exploration et participation.
àJames Carey parle de 2 modèles alternatifs: le modèle de la transmission et le modèle rituel
àUgo Volli décrit des concepts de communication: transport, transmission, mettre en commun, inférence, échange, herméneutique…
I.4. Utilité de modèles

Modèle: La manière de cerner un problème, pas nécessairement avec une représentation graphique.

Chaque modèle est partiel est renferme seulement certains aspects du problème.

Chaque modèle nous montre, d’une part ce qu’est la communication, quelle est sa structure, d’autre part , il produit en nous l’attitude vis-à-vis de la communication qu’il décrit. (Si quelqu’un voit la communication comme une source dangéreuse de la manipulation de la vérité, il se comportera toujours comme critique.

Chaque modèle dit quelque chose sur la communication, mais aucun d’eux explique sa vraie complexité.

Les différents modèles sont utiles en diverses situations.

Le choix de la perspective qui nous intéresse détermine quel modèle est le plus adéquat dans un cas donné.

I.5. Cerner le problème de la communication

ØPour certains auteurs, la communication est un domaine vaste qui concerne le monde des humains, des animaux et aussi des machines. D’autres par contre ramène le problème de la communication au seul domaine de l’homme.
ØLa communication peut être considérée sur plusieurs niveaux:

- Interpersonnel – Intrapersonnel - Du groupe - Entre les groupes – Institutionnel – Niveau de la société

ØQuelques critères ou facteurs pour cerner la communication:

- Un acte particulier / plusieurs actes communicatifs dans le temps

- Une personne particulière / groupe – Société

- Intentionnelle / non-intentionnelle

- Consciente / non-consciente

- Centré sur l’homme / centré sur le processus ou sur les structures

- Général / abstrait

- Forme (Moyen) / Contenu (message)

- Concernant une dimension ou un aspect / concernant la situation intégrale

BREF, IL Y A PLUSIEURS APPROCHES, MAIS CECI NE SURPREND PAS, ETANT DONNE LA COMPLEXITE ET L’AMPLEUR DU PROBLEME

I.6. La communication de masse

ØParmi les différents niveaux de la communication, il y a celle qui se déroule au niveau de toute la société, appelée aussi communication de masse. Mais en réalité celle-ci est seulement l’une de formes de la communication à grande échelle dans la société.
ØLa communication de masse est la communication qui advient avec l’aide des «mass medias et est adressée à plusieurs personnes. Les mass médias sont ces moyens qui s’adressent à un public vaste, dispersé (géographiquement) et potentiellement illimité, communiquant avec eux en tant que masse, sous forme anonyme et non personnalisée. CEPENDANT, les mass médias peuvent être utilisés aussi pour un public plus réduit.
ØLa masse est en réalité constituée de plusieurs publics non semblables.
ØQuand les professionnels des médias ont compris ceci, ils ont commencé à modifier leur offre, lers programmes et canaux, en se consentrant sur certains publics spécifiques. à Le déclin du concept de masse dans la communication.

I.7. Entre la communication intentionnelle et celle non intentionnelle

Parfois la communication est un processus intentionnel, càd conscient et expressément voulu. Mais la grande partie de communications dans le monde se fait indépendamment de nos intentions explicites.

I.8. Les 4 dimensions de la communication

- Flux d’informations

- Se mettre en relation

- Production de signifiés

- Re-création de la réalité

NB: La distinction entre ces dimensions est pratiquement théorique, car elles n’existent pas séparément, et marchent toujours ensemble.

 

TITRE II: LA COMMUNICATION COMME FLUX D'INFORMATIONS

ØModèle mathématique (Shannon et Weaver)
ØModèle de Jakobson
ØModèle de Laswell
ØParadigme de la communication de masse

Beaucoup de personne, en parlant de la communication, l’entendent comme passage d’un message d’un point A à un point B. C’est ledit modèle de la transmission. Sans doute, la transmission de l’information de l’émetteur au destinataire est l’une des dimensions de la communication, mais ce n’est pas la seule.

1. Modèle mathématique

Appelé aussi cybernétique, le modèle mathématique de Shannon et Weaver est un modèle de grande importance historique. En son temps, il avait marqué une grande tournure dans l’étude de la communication et avait introduit plusieurs concepts fondamentaux. Aujourd’hui très critiqué pour son excessive simplification et linéarité. Il ne tient pas surtout compte de la multidimensionalité de la communication et du rôle du contexte.

A. Claude Elwood Shannon publie en 1948 les résultats de ses recherches sur la télé-transmission de signaux. Il propose ls chéma suivant:

théorie de la communication shannon et weaver

Le modèle de Shannon appartient à la théorie de l’information, càd à l’étude de type mathématique sur la transission de signaux. Il a des racines communes avec la cybernétique et l’informatique. Le problème central de ce modèle est technique: comment reproduire à un endroit déterminé, de manière exacte, un message qui vient d’ailleurs. En d’autres termes: comment transmettre soigneusement un signal d’un émetteur à un récepteur.

Ici la communication équivaut à la transmission de signaux.

B. Warren Weaver présente en 1949 le travail de Shannon avec une nouvelle réglage théorique. Dans son interprétation, le modèle est vu, non plus comme un schéma technique, mais comme une théorie générale de la communication, applicable à tout genre de signal ou symbole, qui atteint le noyau profond de la communication, même celle entre les humains.

Chapitre1 Théories de la communication 2e partie_A | PPT

Le bruit sémantique : • Problème entre l’intention de l’émetteur et l’interprétation du récepteur. • Les images et les représentations de l’objet explicité doivent être identiques ou proches.

Le bruit technique : • Bruit lié au canal (moyen technique, ligne téléphonique) ou environnementaux (élèves perturbateurs). Le bruit sémantique altère le sens. Le bruit technique altère la transmission.

Le récepteur sémantique, lui, va se trouver entre le bruit technique et la cible du message, le dernier maillon de la chaîne. Ce récepteur va soumettre le message à un deuxième décodage pour attribuer un sens au mot constitué et l'adapter à la sémantique du destinataire.

Le bruit interne : • Il peut avoir deux natures : physiologique ou psychologique.

Le feed-back : • Désigné aussi sous le terme de rétroaction, • La communication est ainsi vue comme un processus circulaire.

Certains éléments du modèle mathématique:

- Source: C’est l’ensemble de données ou messages possibles. Au sens large, on l’identifie à l’émetteur et à l’émettant.

- Information: Entendue comme mesure de la complexité d’une source ou d’imprévisibilité d’un message. C’est quelque chose qu’on peut mesurer avec des instruments mathématiques.

- Transmetteur: Appareil que transofrme le message en signal (électrique ou électromagnétique) et le transmet au récepteur qui la fonction contraire, càd de transformer le signal en message reçu.

- Canal: C’est le moyen physique à travers lequel le signal (ou message) est transmis. Le concept est étendu à tout support physique (journal) ou aux différents phénomènes analogiques (canal sensoriel, canal émotif…)

- Bruit: Tout ce qui intervient entre l’émetteur et le récepteur, compremettant l’efficacité de la communication (bruit physique, distraction, interférence émotive…)

- Feedback: Signal de retour qui permet à un système de réguler (régler) sa propre actionsur base des résultats obtenus. Shannon emploie cette idée même s’il n’utilise pas le mot explicitement. Appartenant à la cybernétique, ce concept est utilisé dans la théorie de la communication, introduit par JC Maxwell et après par Norbert Wiener,

- Entropia: Mesure de la complexité de  l’information disponible à la source dans un système de communication. C’est l’impossibilité de prévoir le contenu (ou la forme) d’un message.

- Redondance: C’est la caractéristique d’un message composé d’un nombre  de signaux supérieurs à celui qui est théoriquement nécessaire par émétteur.

2. Modèle de Roman Jakobson

ØFondé sur l’échange verbal. Il reste lié au modèle de la communication comme transmission.
ØMais est bien plus riche de tous les autres modèles mathématiques et linéaires, peut-être le plus réussi.
ØIl se réfère spécifiquement à la communication verbale.
ØDépendant du modèle de Karl Buhler qui propose un schéma linguistique de la communication avec 3 éléments: emetteur, destinataire et ce dont on parle (vision déjà présente chez les Grecs).
ØLe modèle de Jakobson est plus complexe. L’émetteur envoie un message au destinataire. Pour etre opérant, le message requiert premièrement la référence au contexte qui peut etre saisi par le destinataire, et qu’il soit verbal ou susceptible de verbalisation. Ensuite, il exige un code entièrement ou partiellement commun à l’émetteur et au destinataire. Enfin, un contact, un canal physique ou une connexion psychologique qui leur permet de établir et de maintenir la communication,
théorie de la communication shannon et weaver
..........................
ØEmetteur (Destinateur ou expéditeur): C’est celui qui donne origine à la communication
ØLe destinataire: C’est celui à qui la communication est adressée
ØLe message est l’objet matériel de l’échange, sons, écrits, gestes
ØContexte: C’est l’ensemble de conditions, l’univers dans lequel la communication a lieu
ØContact ou canal: c’est le moyen à travers lequel la communication se fait
ØCode: C’est le système tructuraé pour produire les signes, par exemple la langue.

A chaque élément du modèle est associée une fonction:

Les 6 fonctions de la communication (de la langue) chez Jakobson

- Emotive appelée aussi expressive: C’est ce pour quoi l’émetteur communique ce qu’il pense ou sent. Elle exprime directement le ton de l’émetteur et permet d’interpreter les émotions, les sentiments, les envies, les humeurs de l’interlocuteurs.

- Conative: C’est ce pour quoi l’émetteur s’efforce de produire un effet sur le destinataire. Elle vise à attirer l’attention du destinataire ou à susciter une réaction de sa part.

- Phatique: C’est celle qui se concentre sur le canal communicatif, son existence et son fonctionnement. Elle se permet d’établir un lien social sans vraiment communiquer le message.

- Référentielle: C’est celle qui permet de faire référence au contexte et partager une information avec une audience.

- Poétique: dite aussi esthétique, elle est centrée sur le message et sur la manière dont le message est transmis.

- Métalinguistique: C’est ce qui rend possible la description ou la reconnaissance d’un code. Cette fonction renvoie au langage même et à ses caractéristiques.

N.B. Le modèle de Jakobson est essentiellement linguistique.

3. Modèle de Laswell

En 1948, Harold Laswell publie ce qui par la suite va être considéré comme le vrai modèle de la communication, surtout au niveau de la communication de masse.

Ce modèle est aussi linéaire, basé sur l’idée de la transmission.

Pour lui, une manière utile pour décrire un acte de communication est répondre aux 5 questions: Who, says What, in Wich channel, to Whom, with What Effect?

4. Modèle cibernétique de Wiener

Figure n° I.09 : Modèle cybernétique de Norbert Wiener ...

5. Paradigme de la communication de masse

Les émetteurs (Journalistes, producteurs cinèmatographiques…) produisent l’information ou les programmes qui, à travers différents médias, sont transmis aux destinataires.

Les 5 questions de Laswell correspondent aux 5 zones de la recherche:

- Etude sur le contrôle (de la part de qui dit), analyses des contenus (quoi), analyse de l’audience (à qui), analyse des effets.

Une telle vision de la communication voit les médias comme une grande force  qui agit sur la société entendue comme masse (bien que diversifiée).

L’une des caractéristiques de cette approche est la logique cause-effet. Les médias produisent des effets bien déterminés dans la société et ces effets sont susceptibles de  recherche, parfois mesurable.

TITRE II: DIMENSION RELATIONNELLE DE LA COMMUNICATION

Chaque acte de communication se base sur une relation entre les sujets communiquant, et au même moment modifie ou transforme cette relation. La relation est elle-même un élément de la communication.

1.Communication comme interaction (spontanée)

La communication est toujours quelque chose de réciproque, fonctionne dans deux directions, à travers le FEEDBACK.

L’intéraction est à entendre comme une situation de communication dans laquelle deux ou plusieurs sujets s’échangent entre eux des messages ou des objets et s’influencent mutuellement. Chaque acte de communication est en réalité une interaction.

2. La communication comme acte relationnel (dure dans le temps)

Chaque acte de communication se base sur une relation ou du moins sur un contact. Autrement dit, là où il y a relation, automatiquement il y a commuication. Communication et relation sont intimément liées. Et la communication modifie la relation.

3. Communication des groupes et des institutions

C’est justement la communication qui forme les relations entre les groupes (amis, classes sociales, tribus, isntitutions, cultures…

La discipline qui s’occupe de la gestion des relations de ce genre s’appelle PUBLIC RELATIONS et aussi la COMMUNICATION INSTITUTIONNELLE. C’est donc à travers la communication qu’on peut soigner les rapports entre groupes, entre institutions.

4. Interactionisme symbolique

C’est la théorie de George Herbert Mead, introduite par son disciple Herbert Blumer.  Quelques éléments de cette théorie: Les humains sont des êtres symboliques. La compréhension de la réalité est possible tant que l’homme attribue une signification aux stimulus et à l’expérience. Le signifié n’est pas un fait objectif, mais fruit de l’intéraction entre les hommes, d’une négociation. Dans cette intercation humaine, la langue revêt le rôle le plus important grâce aux symboles inguistiques dont elle est composée. Elle nous offre des stimuli avec signifiées déjà établi au niveau social. On peut dire que la langue est le «software» du cerveau.

Une telle interaction crée la société et crée aussi le «je» de chaque personne dans la société. L’individu et la société sont inséparables.

Selon Mead, la personne n’a pas une expérience directe de soi-même, seulement une expérience indirecte du groupe d’appartenance et des autres individus.

Dans l’interaction avec les autres, nous apprenons qui nous sommes réellement rt quel est notre rôle dans la société. La société habite en chacun de ses membres. L’acte de penser est, selon Mead, la conversation intérieure avec les autres au sens de la conversatioin intériorisée dans laquelle la voix de la socié est bien celle qui parle.

5. Communication interpersonnelle

C’est le type de communication le plus pratiqué. Elle est interpersonnelle quand les interlocuteurs parlent et s’écoutent dans une situation où la présence facteur personnel est maximisée. Les interlocuteurs se traitent comme des personnes.

Les caractéristiques du «personnel» selon Martin Buber: Chaque personne est UNIQUE, non MESURABLE (comme les objets), peut REAGIR et sait REPONDRE, capable de REFLECHIR, on peut S’ADRESSER à lui et PARLER avec lui.

6. La communication non verbale

La très grande partie dans la dimension relationnelle de la communicatiion appartient au domaine de la communication non verbale.  A travers elle, nous communiquons sur nous-mêmes, exprimons notre personalité, nos émotions, notre approche des autres. En réalité la communication verbale et celle non verbale sont strictement liées.

La communication non verbale est l’ensemble de tous les éléments de la communication interpersonnelle qui ne se réduisent pas aux mots. Elle joue un rôle surtout dans la communication en face à face.

La communication non verbale est naturelle et commune à tout le genre humain, mais parfois elle est conventionnelle et liée à une culture… La présence physique, le contact physique, la distance (intime, personnelle, sociale, publique…), l’aspect, mimique faciale,le regard, les gestes…

Le discours humain ne se limite pas à son contenu, il est composé aussi des signaux  paralinguistiques, càd des élément s non verbaux (ton, timbre,  volume, rythme, pause, respiration, accent… Le parfum par exemple communique.

-Verbale
-Non verbale
-Para verbale

Les études complexes sur la communication attirent l’attention de plus en plus sur la communication para verbale (ton, timbre de la voix, volume, inflexion …) et non verbale (gestes, expression du visage, attitudes, gestes, regards, posture, distance, habillement, mouvements…), leur attribuant une importance capitale dans l’efficacité d’un processus communicationnel.

A la communication verbale qui concentre plus de 80% d’énergie et d’attention de l’orateur, les chercheurs attribuent seulement 7% des résultats quant à l’efficacité du résultat obtenu (du point de vue de la réception du message). 38% sont attribués à la communication para verbale et 55% à celle non  verbale

7. Modèle de la publicité (publicity model)

Ce modèle focalise, non sur la transmission d’un contenu, mais sur la manière de capter l’attention. La communication est dans ce sens un processus de présentation et d’attention. Ce modèle est utilisé pour les organisations à but lucratif, en vue de vendre et gagner l’argent.

TITRE III: COMMUNICATION COMME PRODUCTION DES SIGNIFIES

C’est ici que nous parlons de la sémiotique en tant que science qui étudie les signes et la communication, en ce qu’elle implique les signes. La sémiotique est la science qui a pour objet l’étude comparée des signes, de la structure et du focntionnement de tous les processus dans lesquels les signes sont impliqués. La sémiotique est liée à la linguistique parce que les signes les plus importants de l’homme sont des signes linguistiques.

1.Approche sémiotique à la communication

La tradition sémiotique traite la communication premièrement comme production et échange de signifiés. Les messages, les textes, les signes interagissent avec les hommes en créant des signifiés.

Le signifié est produit  collectivement par la société. Dans certains cas, le signifié est produit par une personne qui décodifie et interprète le signe.

Pour certains autres cas, on n’a pas besoin d’émetteur pour parler de signifié. Par exemple, lorsqu’on voit la fumée, on comprend qu’il y a du feu. Pas besoin de quelqu’un qui transmet ce signifié. C’est dire qu’on peut aussi parler de la communication en l’absence d’un émetteur concret.

2. Le signe

Selon Ferdinand de Saussure, le signe (linguistique) est composée de deux éléments:

ØLe signifié, càd le concept auquel le signe se réfère
ØLe signifiant, càd le véhicule au moyen duquel le signifié est évoqué.

Pour lui, ni le signifié, ni le signifiant n’ont une existence matérielle. Les deux se retrouvent seuleent dans la conscience des persones qui parlent. Le signifié n’est pas une chose, mais un concept; le signifiant n’est pas un son de la parole (mot), mais la trace psychique de ce son.

Un signe est composé d’un signifiant et d’un signifié. Le signifiant et le signifié sont indissociables : ils ne peuvent pas être séparés (pas plus que le recto et le verso d’une feuille ne peuvent l’être).
Le signifiant est une association de lettres formant des sons. C’est, en quelque sorte, le contenant.
Le signifié est le sens, la définition du signe. C’est le contenu

Le signe désigne un élément de la réalité (un objet, un être vivant…). Cette réalité est nommée référent. Ce qui aboie n’est ni le signe chien ni son signifié (sa définition), c’est l’animal. 

Un même référent peut être nommé de multiples façons. 

Selon Charles Danders Peirce, le signe est composé de 3 éléments:

ØLe véhicule de signes
ØL’interprétant (élément de la médiation, entendu en plus comme signe ultérieur formé sans l’esprit)
ØLe référant (objet réel).

Il existe 3 types de signes:

- Icônes: Signes caractérisés par la ressemblance effective entre le signe et ce dont on parle (photographie, carte…)

- Indices: Dans lesquels la corrélation entre véhicule de signes et référent se base sur un rapprochement physique ou causal (baromètre, doigt pointé, la plaque d’un véhicule…)

- Symboles: Signes arbitraires dans lesquels la crrélation advient seulement en vertu d’une convention (tous les signes linguistiques sont conventionnels, les mots sont arbitraires, sans connexion naturelle avec la réalité à laquelle ils se réfèrent).

Selon Charles Morris, il existe 3 dimensions dans l’étude des signes:

- Synthaxe: Relation etre les signes, structuration interne de la langue;

- Sémantique: Rapport des signes avec le monde, avec l’univers des signifiés;

- Pragmatique: Rapport des signes avec ceux qui les utilisent et avec le contexte.

3. Au-delà de la dénotation

A première vue, la manière dont le signe signifie quelque chose peut sembler simple: Il y a un signe, par exemple le mot «Italie», et ce signe signifie la pays qui s’appelle ainsi. Ce type de signification s’appelle «dénotation». C’est le sens direct, bien délimité d’un signe. Mais ceci n’est pas toujours ainsi,

Roland Barthes, à partir des travaux de Luis Hjelmslev, explique qu’au delà de la dénotation (le signifié central du signe), il y a un second signifié (ou plusieurs signifiés) appelés «connotation». Selon Barthes, le signe normal (dénotatif) dans sa totalité (signifiant et signifié) devient le signifiant d’un nouveau signe connotatif.

4. La langue

Selon Lorenzo Cantoni, la langue est la forme de l’expression et de la communication verbale humaine qui se réalise auprès d’une communauté spacio-temporellement définie. La langue a une réalité psychologique et sociale, capable de consentir l’expression de la pensée et sa communication avec les autres personnes.

Puisqu’elle se réalise seulement avec des actes de parole concrets et particuliers (textes, verbaux et écrits), la langue peut être considérée comme l’ensemble structuré d’éléments et de règles pour leur usage correct, qui permet le processus de production et interprétation de textes, càd le double itinéraire du sens au texte et du texte au sens; pour cela on parle aussi de code linguistique.

Les éléments de lalangue correspondent aux éléments de la réalité des parlants.

La langue renferme en soi plusieurs structures linguistiques qui, après des phonèmes, sont impliqués avec le sens des textes produits en elle: Le lexique (mots), la morphologie (forme des mots dans leur usage concret), la synthaxe (règles de combinaison des éléments linguistiques), l’ordre des mots, l’intonation.

5. Texte

La langue se réalise par des actes concrets et particuliers de mots, càd dans des textes. Originairement parlant, le texte est ce que quelqu’un amis par écrit. En sémiotique, le texte est vu de manière ample comme chaque production, dans n’importe quel système de signes (livre, discours dans un oratoire, film, spectacle de danse, programme radiophonique)…

6. Quelqu’un interprète

Selon Peirce, le signe existe si seulement il est interprété par quelqu’un. Ce qui existe sans interprétation est seulement un véhicule de signe.

Chaque fois qu’un homme interprète un signe ou un texte, il recrée le signifié dans son esprit. Même si on peut dire que chaque signe possède le signifié auquel il renvoie. Il faut se rendre compte que en réalité le signifié est recréé chaque fois de nouveau dans la personne qui l’interprète. L’interprétation est un processus mental complexe qui offre chaque fois un résultat différent.

Dans l’esprit du lecteur ou de celui qui écoute, il y a toujours le contexte qui accueille le texte.

7.  est le signifié

Rien ne possède un signifié en soi, sans l’bastrait (sans contexte). Aucun texte ou signe ne renferme en soi un signifié complet. Chaque chose apparait sur un arrière fond ou un contexte.

Pour Richards, rechercher le signifié exact et approprié des mots devient un piège et un obstacle pour la communication. Pour lui, le signifié n’est pas dans les mots mais dans les hommes. Les mots aident à découvrir et à construire le sens. Mais le sens se trouve dans la conjugaison de: texte, contexte et personne.

L’unique signifié vrai et universel d’un mot est une illusion. Le signifié doit être cherché ni dans le texte, ni dans les hommes, mais dans les personnes qui communiquent.

8. Axiomes de la communication selon Paul Watzlawick (Ecole de Palo Alto)

Il est un exemple de l’approche pragmatique à la communication et à la production du sens. C’est le plus grand représentant de l’école de PALO ALTO (Californie) qui utilise les théories de la communication dans le travail psychothérapeutique. Voici quelques axiomes de la communication interpersonnelle, càd certaines caractéristiques de la communication qui ont un rôle décisif dans les relations interpersonnelles.

- On ne peut pas ne pas communiquer: IL n’est pas possible ne pas avoir un comportement et le comportement entier dans une situation d’interaction est la communication, même sans rien dire.

- La communication a un plan(aspect) du contenu et un plan de la relation: L’aspect du contenu se réfère à ce dont on parle. La relation par contre détermine dans quel sens le contenu doit être classé et interpreté. Souvent le plan du contenu est dans le canal verbal et le plan de la relation dans les signes non verbaux (souvent involontaires et inconscients). Ex. Aujourd’hui je ne peux pas venir chez toi…

- La communication est digitale (numérique) ou analogique: Pour communiquer, l’homme utilise d’une part le langage objectif, logique, analystique et concret, langage de la raison, souvent exprimé au niveau verbal (langage digital), efficace pour transmettre le contenu d’un message, mais faible (au niveau sémantique) en référence à la relation. D’autre part, l’homme utilise le langage  imaginatif, métaphorique, symbolique, non analytique, exprimé en grande partie au niveau non verbal (langage analogique), qui a une sémantique de la relation bien développée, mais au même moment manque de moyens (de la synthaxe) pour définir la nature de la relation de manière inéquivoque. Les deux dimensions sont nécessaires et complémentaires.

- La communicatin est ou symétrique ou complémentaire: On peut avoir une intéraction caractérisée par l’équilibre du pouvoir entre les personnes, ou encore une interaction complémentaire, basée sur  l’inégalité de pouvoir.

- La nature de la relation communicative dépend de comment les participants voient la séquence des communiqués: Chaque situation est composée de plusieurs facteurs et chaque communication est composée de plusieurs communiqués.

1. Impossibilité de ne pas communiquer

2. Niveaux de la communication : • Contenu • relation

3. Ponctuation – enchaînements des faits (séquences)

4. Modes : • Verbal (digital) • Non-verbal (analogique)

5. Types d’interactions • Symétriques (égalité) • Complémentaire (différence)

Les canaux de la communication: analogique et digital

Communication

Canal

Exemple 

Support

Digitale

Verbal

  • Parole

  • Ecriture

  • Morse

  • Braille

  • Pgonétique

  • Graphique

  • Sonore

  • Tactile

Analogique

Paraverbal

  • Soupirs

  • Pleurs

  • Rires

Vocal (prosédie, timbre, intensité)

Non verbal

  • Mimiques

  • Gestes 

  • Postures

  • Orientation du corps

  • Odeurs

Kinésique

Communication : enjeux et stratégies - BTS Assistant Manager

9. Communication comme inférence:

C’est l’opération logique par laquelle on admet une proposition en vertu de sa liaison avec d’autres propositions déjà tenues pour vraies. Il s’agit d’offrir à l’autre des indices et tirer des inférences (implications) des indices offerts par les autres. A partir de ces indices offerts par le communicateur (ou une autre source), le destinataire infère (construit) le signifié ou remodèle son monde perçu (espace cognitif et vision de la réalité).

10. Codifier (coder) et décodifier (décoder) le contenu des médias

Toutes les recherches dans ce domaine sont appelés «modèle de réception», parmi lesquelles, le travail de Stuart Hall (encoding – deconding model). Il retient que les médias transmettent leurs programmes en conférant leur interprétation avec une grande charge idéologique, qui veut imposer et consolider la manière de voir la réalité de la classe sociale au pouvoir. Le spectateur ne décodifie pas nécessairement selon cette optique imposée par les médias.

3 possibilités de décodage, selon Hall:

ØRester à l’intérieur du code dominant imposé par l’émetteur, càd consommer et se soumettre à ce que les médias disent;
ØLa négociation du code: Le spectateur accepte certains des éléments d’interprétation fourni par l’émetteur, mais interprète les autres éléments à sa manière.
ØRejeter le code imposé par l’émetteur et le remplacer par un autre. Le spectateur entreprend dans ce cas un effort conscient pour interpréter les messages d’une autre manière, en s’opposant à l’idéologie.
TITRE IV: COMMUNICATION COMME RECREATION DE LA REALITE

•Lorsque nous communiquons, nous faisons référence à la réalité. La communication est liée à la structure de notre monde de manière intime. Chaque communication transforme la réalité. Et chaque changement dans la manière de communiquer cause la révolution.
1.La rhétorique:

La rhétorique est l’art de la transformation de celui qui écoute. L’orateur cherche à persuader le public. IL veut que ses idées, son point de vue, sa manière de penser se reflètent dans le public. En d’autres termes, que le public se transforme sous l’influence du discours prononcé.

A part cette rhétorique classique, une autre optique de la communication montre entre autres les créateurs de la publicité, les politiciens ou le le garçon qui veut convaincre les parents pour quelque chose. La communication est vue comme le fait d’exercer une influence  sur la réalité.

2. Psychothérapie:

La psychothérapie a pour but de guérir le psychè d’une personne. Guérir signifie changer quelque chose dans la relation avec le monde qui l’entoure, changer quelque chose  dans la personne, changer son image dans le monde. Ce but est atteint par la communication. L’image du monde est une résultante de la communication. Alors à travers la communication, il est possible changer, créer un monde nouveau dans la tête d’une personne.

Une communication interpersonnelle spécifique peut non seulement changer l’état d’âme, mais avoir aussi des effets sur la santé physique que l’on ne peut pas atteindre d’une autre manière. Il y a une manière de communiquer , un type de langage  qui parvient à atteindre ce résultat, qui peut être étudiée et utilisée par la psycothérapie comme une tschnique basée sur les caractéristiques naturelles de l’être humain et sur le fait que la communication joue un rôle important dans la vie de l’homme.

3. Modèle rituel de la communication (James W. Carey)

Il existe 2 grandes coceptions de la communication: celle de la transmission (l’information voyaged’un point A vers un point B) et celle rituelle (liée à la notion de partage, de participation, de comunauté, de communion. Vue dans cette perspective, la communication est un processus symbolique dans lequel la réalité est produite, maintenue, ajustée et transformée. A travers un échange communicatif continu, la société élabore ses propres valeurs de convivence, les conserve, les promeut, les transforme, les re-crée dans la recherche continuelle d’un modèle plus adéquat à la situation qui change.

Dans le modèle rituel de la communication, la métaphore de base n’est pas le transport (la transmission), mais la cérémonie. Il n’y a pas un émetteur et un destinataire, mais tous sont participants. Le contenu (message) n’est pas envoyé et reçu, codifié et décodifié, mais créé et recréé. Ce n’est pas le soin dans la transmission qui compte, mais le critère du succès est le partage de l’expérience, des croyances, des idées et le sens de la communauté.

Transmission

Rituel

Métaphore de base

Transport

Cérémonie

Rôle des participants

Emetteurs et destinataires

Participants

Rôle du signifié

Envoyé et reçu

Créé et recréé

Critère de succès

Soin dans la transmission

Partage de l’expérience

Fonction de base

Influence dans l’espace

Maintenif la communauté dans le temps

4. Comunication et transformation

La communication crée et transforme les relations entre les personnes, les groupes, les institutions… Elle crée, maintient et transforme l’ordre social. Chaque acte de communication cause un petit changement chez tous les sujets impliqués et dans leur relation.

Les chercheurs en communication sont de plus en plus conscients de la complexité du phénomène qu’ils étudient. Souvent pour décrire le rapport de la communication avec le monde dans lequel elle se déroule, il est plus sensé recourir aux nouveaux paradigmes, comme la théorie du jeu, la théorie du chaos et de la complexité. Dans cette perspective la société et la culture sont traités comme un système complexe, une toile d’araigné d’éléments et relations. La communication est par contre l’un des principaux facteurs responsables de son fonctionnement. Il n’y a pas de doute que le rôle de la communication est déterminant dans la formation de notre culture à tous les niveaux, de nos pensées et de nos vies.

TITRE V: LANGUES ET MEDIAS

•Le langage
ØNature sociale du langage
ØCommuniquer et ordonner

BENJAMIN L. WHORF (1847-1941) a formulé le principe de relativité linguistique appelé aussi hypothèse Sapir-Whorf- Selon cette hypothèse, la langue est tellement importante dans la formation de la pensée que les faits seraient différents pour les parlants de langues différentes.

L’ompact de la langue sur la pensée est grand. Pensée et langue sont très liées. Nous pensons dans notre langue et nous apprenons à parler au même moment que nous apprenons à penser. La structure de la langue influence la manière dont l’enfant explore l’univers qui est devant lui.

ØLa langue est un être vivant (Thomas .S. Eliot)
ØMedias:

-  Moyen de communication

- Institution médiatique

- Technologie du langage

- Nouveau langage

. Extension de l’homme

Média comme extension de l’homme

Marshall McLuhan (1911-1980 suggère que chaque technologie est l’extension de l’homme, d’un ou de plusieurs organes humains, une fonction ou une combinaison de ceux-ci. L’habillement est l’extension de la peau et le téléphone, de l’oreille.L’extension indiquée par McLuhan n’est pas celle qui se fait extérieurement, mais le processus interne au système nerveux central. Les composants (éléments technologiques) font partie de l’homme même.

Media e culture:

Le lien entre la culture et la communication est beaucoup plus profond.

Arnold INNIS (1894-1952) a dédié ses 10 dernières années de recherche sur les formes de communication càd sur les technologies de langage. Pour lui, l’usage d’un moyen de communication pour une longue période, détermine dans une certaine mesure le caractère de la connaissance à se communiquer et le contenu de la communication.  Chaque changement improvisé dans les communications se réflète dans les agitations culturelles. Avec le temps, les avantages du nouveau moyen de communication font émerger une nouvelle civilisation. Innis est intéressé par l’influence d’un medium sur la diffusion des connaissances dans le temps et l’espace.

La communication, en particulier la langue et les technologies du langage, constitue un facteur important dans la formation d’une culture.

Le medium est le message

McLuhan a cherché à expliqué dans quel sens les médias et tous les artifices humains exercent leur impact sur les hommes et sur la culture en général. Il a résumé sa théorie dans le slogan: «Le medium est le message». Pour comprendre cette affirmation, il faut comprendre la notion de la causalité formale et le jeunentre figure et fond dans le sens mcluhanien.

ØCause formelle: Il s’agit de la manière dont la forme des médias influe sur nous, non pas leur contenu. La cause formelle regarde la manière dont la forme des médias (technologies de langage) engendre les conditions dans lesquelles quelque chose arrive et influe sur l’effet, sur ce qui réellement arrive.
ØFigure et arrière-fond: Origine dans la  Gestalt de Edgar Rubin (1915), chaque image est composée d’une aire d’attention (remarqué consciemment) et d’une aire de désattention. Les deux aires se trouvent dans un point d’équilibre, interagissent et s’influencent constament. De même, chaque phénomène culturel, dans sa perception, est constituée d’une figure et d’un arrière-fond.
ØLe sens de l’aphorisme: «Le medium est le message» veut dire que les medias en tant que tels, non pas dans leur contenu, sont à la base des transformations culturelles. Le processus de transformation est présent implicitement dans la forme des technologies utilisées par la communication et la vraie nature d’un medium réside dans les transformations qui en résultent dans le contexte où il est utilisé.

Pour Umberto ECO, «le mediaum est le message» signifie:

•La forme du message est le vrai contenu du message
•Le code est le message (comme dans l’hypothèse de Sapir-Whorf)
• Le canal est le message (pour souligner le rôle déterminant du moyen de communication dans la transmission de l’information).
ECOLE DE PALO ALTO

a) L’école
Sous le nom d’école de Palo Alto (ville de Californie) ou de « collège invisible », se réunit, à partir de 1950, un groupe de chercheurs pluridisciplinaires (psychiatres, sociologues, anthropologues) dont les plus célèbres sont Gregory Bateson, Edward Twitchell Hall, Erving Goffman, Ray Birdwhistell, Paul Watzlawick. Ceux-ci présentent la communication comme un processus complexe qui doit être abordé par les sciences humaines.
b) Les apports à la théorie de la communication
Les apports essentiels de l’école de Palo Alto à la théorie de la communication sont les suivants :
La communication est une activité sociale permanente ; elle est le processus par lequel la culture se réalise (se réactualise et se renouvelle).
La communication sert plus à intégrer, à dire que l’on appartient à la même communauté (fonction intégrative), qu’à informer.
La communication n’est pas seulement verbale ; elle met notamment en jeu le comportement (kinésique) et la position du corps dans l’espace (proxémique).
La communication ne se résume pas à l’acte intentionnel de communiquer : « On ne peut pas ne pas communiquer » (Watzlawick).
Années 50 : 2ème génération, enfants de Park et Mead en quelque sorte.
Courant de l’interactionnisme symbolique : les sujets se construisent par interactions entre eux.
Gregory Bateson
Etudie le destin des schizophrènes. Hypothèse de la fabrication de ces derniers comme tout autre sujet. Analyse qui fait l’effet d’une bombe.
Il découvre un phénomène : la double contrainte = forme d’interaction entre la mère et l’enfant. Exemple de
Il va montrer pour la première fois qu’un sujet se fabrique par les interactions et que donc le psychologue ne
doit pas rencontrer le sujet mais le système qui l’a fabriqué.
Donald D. Jackson
Création d’un laboratoire : MRI = école qui va faire naitre la psychologie interactionniste.

Paul Watzlawick

Etude des interactions entre les différentes cultures (échanges interculturels).
A vécu un peu partout dans le monde, il a donc une forte capacité à comprendre les cultures différentes.
A la fin de sa vie, il va rencontrer Heinz von Foerster avec qui il va fusionner la systémie et la psychologie  interactionniste (= Ecole de Palo Alto).
Un des principaux phénomènes : étudier le sujet dans son environnement matériel.
STRUCTURALISME

a) Définition
Le structuralisme est un courant de pensée qui traverse l’ensemble des sciences humaines depuis le début du XXᵉ siècle. Il s’inspire de la linguistique de Ferdinand de Saussure (1857-1913) qui considère la langue comme un système de signes interdépendants. La langue est une structure préexistante qui s’actualise dans le discours (réalisation individuelle d’énoncés). Étendue à l’ensemble des sciences humaines, la structure désigne une organisation cachée et inconsciente qui régit les relations des éléments qui la constituent. Ce concept permettrait d’expliquer, par l’existence d’une structure universelle de la société humaine, l’organisation particulière de chaque société, les différentes cultures et les structures symboliques du psychisme individuel.
b) Apports du structuralisme à la théorie de la communication
Roland Barthes (1915-1980) a contribué dans les années 1970 à substituer l’analyse du discours à l’analyse de contenu jusque-là pratiquée. Alors que l’analyse de contenu se fonde sur l’analyse qualitative et quantitative des composants du message. L’analyse de discours fait dépendre l’interprétation de l’énoncé de sa structure et de son rapport avec la structure psychosociale dans laquelle il a été produit.
L’approche structuraliste fait de la communication un système social central qui contribue à la reproduction des rapports sociaux. La communication de masse exerce, selon Louis Althusser (1918-1990), une violence symbolique sur l’individu.
c) Le systémisme
Le structuralisme et la cybernétique sont le fondement du systémisme et de la pensée complexe. Alors que le structuralisme décrit une structure préexistante et ses différentes réalisations et a donc une approche fixiste des réalités humaines, le systémisme étudie les dynamiques de transformation qui opèrent à l’intérieur même des systèmes.
ECOLE DE FRANCFORT

a) L’école

Les philosophes allemands Theodor Adamo (1903-l969), Max Horkheimer (1895-1973) et Jürgen Habermas (1929) forment le noyau de cette école de pensée dont l’objectif est la fondation d’une théorie critique qui permette de dénoncer la faillite de la culture bourgeoise et sa marchandisation.

b) Les idées principales

La marchandisation des biens culturels aboutit à leur standardisation ; la massification de la communication aboutit à la standardisation des individus.
« L’agir communicationnel » (Habermas), qui va de la simple conversation à l’échange scientifique, permet de définir par consensus les valeurs communes (morale) et s’oppose à l’agir stratégique qui cherche l’efficacité à court terme, le succès immédiat, l’influence.
LE GROUPE DE PHILADELPHIE

Ray Birdwhistell

L’interactionnisme ne doit pas se limiter au domaine verbal mais prendre en compte bcp d’autres éléments comme les communications physiques. Tout comportement dans la rue est ritualisé, on note une certaine attitude pour transmettre des informations aux individus qui nous observent.
Il développe la théorie de la multi-canalité : plusieurs conversations en même temps sont possibles. Soit les canaux ont une dynamique entre eux, soit ils entrent en contradiction, soit ils se renforcent, soit ils n’ont rien à voir.

Edward T. Hall : « Le langage silencieux » - culture commune du comportement physique

Dell H. Hymes et la théorie du speaking

Ce qui va déterminer le sens : endroit, scène et lieu.

Il faut regarder :
-le statut des personnes (déterminants sociaux, ethniques)
-la raison d’être de l’interaction
-et le résultat cherché.

Il faut aussi aussi regarder l’existence de séquences, d’un programme déclenché (boire un verre, resto, puis raccompagner = scénario ritualisé), la conduite des échanges (méta communication : petits morceaux de communication pour vérifier le feedback = mains sur la hanche à la sortie du resto), l’usage du code (poli,rentre dedans, plus doucement ou plus vite), et les règles (choses à faire et à ne pas faire = payer à la fin du resto). Tous ces éléments forment des genres narratifs.

Ervin Goffman : la seconde Ecole de Chicago

La troisième génération d’Ervin Goffman

Va résumer l’ensemble des théories. Maitre de l’interactionnisme symbolique. Utilisation de métaphores pour synthétiser cette théorie : le monde – pièce de théâtre & le monde – film.

Au départ, il s’intéresse aux exclus, et plus précisément aux fous avant d’élargir aux exclus en général.

Asile : livre écrit à partir de son expérience en tant qu’infirmier pendant un an dans un hôpital psychiatrique. Il en déduit que les hôpitaux ne soignent pas les fous mais les construisent = bombe atomique. Création du mouvement antipsychiatrique.

Il va ensuite s’intéresser à la vie quotidienne comme une vie ritualisée (présence d’un metteur en scène).

Idée majeure : la communication n’est pas un instrument ou un outil. Elle n’est pas apprise. J’ai compris que ma conscience est un récit, je suis un homme qui se raconte une histoire. Je ne suis pas vraiment maitre de ce récit, on me raconte ce que je suis. Depuis que je suis né, on est entrés en interaction avec moi pour me dire ce que je suis, quel rôle je dois avoir. « Je suis » = fruit de l’interaction avec les individus. Cette interaction m’a placée en tant que récepteur, rôle assigné.

Rôle important de l’espace temps : il y a autant de récits que de diversité culturelle.

Prendre conscience, c’est accepter de raconter une histoire. Apparition comme un sujet raconté. Je suis donc un personnage avec des caractéristiques éthiques, sociales et de genre…. La communication est le fondement de la subjectivation, de qui je suis. Il faut alors comprendre les relations communicationnelles ainsi que le fait que tout élément compose un système de communication. Chaque individu n’appartient pas à un seul système d’interaction mais à plusieurs univers (appart avec les potes, dans les transports, au travail). Ce sont des micro mondes inter-reliés. Le récit se complexifie : dans le même corps, j’habite plusieurs univers liés à des systèmes d’interaction différents. Il n’y a pas d’espaces non interactionnels. Les interactions sont jugées très complexes : il en existe plusieurs sortes, plusieurs canaux, gouvernées par  d’autres interactions (feed-back).

Bateson

Existence d’interactions contradictoires (dangereux).
Recherche de la coordination via l’homéostasie.
Le système cherche un équilibre pour qu’on ait tous un niveau de satisfaction à vivre ensemble (=système de
compromis). Le monde n’est pas figé, et donc on observe dynamique interne où les changements extérieurs

entrainent des dysfonctionnements au sein du système. Le système n’est pas uniquement un système verbal. Dans la communication, le canal verbal n’est qu’une toute petite partie des canaux utilisés pour la formation du système.

Communication corporelle = grande partie de la communication systémique. Postures à tenir en fonction du rôle tenu dans tel ou tel système. Ceci forme des programmes de communication : langage, manière d’échanger propre au canal.

Etre un membre de la société ne vient pas tout seul. On note une dialectique de l’engagement :

-Autorégulation : on se débrouille entre nous, on interagit et on essaye.

-Régulation : quelqu’un extérieur au système à qui on demande d’observer le système. Grâce à son  observation extérieure, il va pouvoir observer, formaliser le système et l’améliorer. Quand cela ne marche pas : crise de la régulation.

-Co-régulation : psychologue, coach. Il nous écoute en train de nous co-réguler, il nous aide à nous autoréguler. Résultat : cela me fabrique, je peux me penser.

THEORIE GENERALE DES SYSTEMES

Dans la théorie générale des systèmes, on retrouve trois principes fondamentaux du fonctionnement des systèmes :

  Le principe de Totalité :
Un système est un tout non décomposable en ses éléments. Comme la famille obéit au principe de totalité,

  Le principe de non sommativité :
Un système est autre chose que la somme de ses éléments. Un système peut fonctionner indépendamment des éléments qui le constituent.

  Le principe d’autorégulation :
Un système ouvert possède des mécanismes lui permettant de maintenir un état stable si l’environnement change. L’autorégulation est de type rétroactif.
On distingue deux types de feedback. :

1. Le feedback négatif : corrige l’action des facteurs externes et internes qui pourraient modifier l’équilibre et tend à conserver les systèmes dans un état stable.

2. Le feedback positif : accentue l’effet des facteurs perturbateurs et tend à déstabiliser le système : les tensions créées deviennent trop fortes entrainant un changement d’état stable.

En biologie et en systémique, l’homéostasie est un phénomène par lequel un facteur clé est maintenu autour d'une valeur bénéfique pour le système considéré, grâce à un processus de régulation.

L'équifinalité est la capacité à atteindre le même état final à partir de différents points de départ.

La rétroaction est un processus dans lequel un effet intervient aussi comme agent causal sur sa propre origine, la séquence des expressions de la cause principale et des effets successifs formant une boucle de rétroaction.

La théorie des systèmes La théorie des systèmes est un principe selon lequel tout est système, ou tout peut être conceptualisé selon une logique de système. On parle aujourd'hui plutôt de Théorie systémique. Ce principe est formalisé en 1968 par Ludwig Von Bertalanffy dans General System Theory, mais les bases sont multiples, la principale étant certainement le mouvement cybernétique.

En tenant compte de l’avis même de von Bertalanffy, que tout ce qui fonctionne ensemble est système :

1. Du point de vue de l'histoire des sciences, un système est une construction théorique que forme l’esprit sur un sujet (ex. une idée expliquant un phénomène physique et représentée par un modèle mathématique).

2. Ensemble de propositions, d’axiomes, de principes et de conclusions qui forment un corps de doctrine ou un tout scientifique (ex. en philosophie : le système d’Aristote, ou en physique : le système newtonien).

3. Ensemble de méthodes, de procédés organisés ou institutionnalisés pour assurer une fonction (ex. système d’éducation, système de production, système de défense).

4. Ensemble d’éléments qui se coordonnent pour concourir à un résultat (ex. système nerveux)

5. Ensemble de divers éléments analogues.

6. Appareillage, dispositif, machine assurant une fonction déterminée (ex. système d’éclairage, système automobile).

7. En termes d'analyse, il s'agit d'un réseau, plus ou moins important et autonome, dont les éléments présentent la particularité de répondre en tout ou en partie à un même objectif.

THEORIE DE LA SPIRALE DU SILENCE

Cette théorie dite de la « Spirale du silence » est due à la sociologue d’origine allemande Elisabeth Noëlle-Neumann. Elle soutient que certains individus sont dans l’obligation de se taire et de se retirer du débat public lorsque leurs points de vue sont divergents de ceux créés et défendus par les médias. Se fondant sur une étude empirique qu`elle a menée entre 1971 et 1972 sur la base de l`exploitation de plus d`un millier de questionnaires, Mme Noëlle-Neumann écrit notamment que : « La tendance à s’exprimer dans un cas et à garder le silence dans l’autre, engendre un processus en spirale qui installe graduellement une opinion dominante

S`inspirant ainsi des travaux de Tocqueville dans son œuvre « L’ancien Régime et la Révolution » relativement au recul de la foi durant le XVIIe siècle en France, la chercheuse affirme sans ambages qu’ « en s’appuyant sur ce concept d’un processus interactionniste engendrant une «spirale» du silence, on définit l’opinion publique comme cette opinion qui peut être exprimée en public sans risque de sanctions, et sur laquelle peut s’appuyer l’action menée en public. (…) Exprimer l’opinion opposée, accomplir une action publique en son nom, c’est courir le danger de se retrouver isolé ».
Et selon elle, ce genre d’opinion peut s’appliquer à la prévision des opinions politiques, à celle des tendances de la mode, ou celle de l’évolution des coutumes et des conventions sociales, etc. Et dans ce mécanisme de formation de l`opinion publique, les medias jouent un rôle primordial. En effet, selon elle, les mass-médias appartiennent au système par lequel l’individu acquiert son information sur son environnement pour toutes les questions ne relevant pas de sa « sphère personnelle ». Il (l’individu) est presque totalement dépendant des mass-médias tant en ce qui concerne les faits eux-mêmes que pour l’évaluation du climat de l’opinion. Selon le mécanisme psychosocial que nous avons appelé « la spirale du silence », il convient de voir les médias comme des créateurs de l’opinion publique. Ils constituent l’environnement dont la pression déclenche la combativité, la soumission ou le silence.
Autres théories (Voir pages en annexe)
DERNIERE EVOLUTION

a) La revalorisation du rôle du récepteur

Les dernières recherches donnent plus de place au récepteur dont le rôle a souvent été minimisé dans les précédentes théories. Dans L’invention du quotidien, Michel de Certeau (1925-1986) montre comment l’individu, par son « bricolage » et son « braconnage », s’empare de manière originale et souvent inattendue de ce que lui impose l’appareil médiatique.
Les théories de la réception élaborées à la suite des travaux de Hans Robert Jauss ( 1921-1997) et de Wolfgang lser (1926-2007) construisent le modèle d’un récepteur qui ne se contente pas de recevoir le message et de le décoder comme l’émetteur le souhaite, mais qui l’interprète en fonction de la situation d’émission, de ses compétences psycho-socioculturelles et langagières et de l’image qu’il se fait de l’émetteur.

b) La revalorisation du rôle du média

La médiologie est une méthode de recherche inspirée par le philosophe Régis Debray (1940). Elle étudie les productions humaines (art, religion, doctrine, discipline scientifique, pratiques…) en relation avec les structures dans lesquelles elles naissent (académie, église, parti politique, université…) et les systèmes techniques de communication qu’elles utilisent (diffusion, archivage). La médiologie réintroduit ainsi le média dans la communication. Elle étudie comment la création d’un nouveau média influe non seulement sur les messages, mais aussi sur les comportements et les mentalités et, à l’inverse, comment une culture « suscite, assimile ou modifie une innovation technique« .

 
 

Date de dernière mise à jour : 15/03/2024