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Dynamique des groupes

VI.1. Apport des autres sciences 

1. La cybernétique

La cybernétique est la science qui étudie les phénomènes d’autorégulation et la communication dans les organismes vivant set dans d’autres systèmes naturels ou artificiels. La cybernétique se pose donc comme un champ d’étude interdisciplinaire entre  les sciences et l’ingénierie. Le terme cybernétique (cybernetics) a été inventé par Norbert Wiener en 1947.

Parmi les mécanismes de contrôle les plus importants étudiés par la cybernétique, on peut se rappeler les circuits à feed back (rétroaction) positif et négatif. Par circuit à feedback négatif on entend un système de régulation qui tend à corriger le comportement d’un système pour atteindre un objectif donné, chaque fois qu’il y a des déviations significatives par rapport à l’objet même. Le circuit de ce genre joue évidemment un rôle (fonction) stabilisant. 

Le manque de mécanisme d’autorégulation conduirait donc à la désagrégation du système. Par circuit feedback positif on entend par contre un système qui amplifie les oscillations, en incluant ainsi dans la machine ou dans le système des comportements divergents et déstabilisant. Un exemple du feedback positif est le schismogenesi, processus de division et d’ « escalassions » qui, d’un simple système en produit deux, théorisé par Gregory Bateson

Une autre conceptualisation née dans le domaine de la cybernétique mais qui a eu une application intéressante en sociologie est la distinction entre système fermé et système ouverts. Les systèmes fermés sont ceux qui n’échangent pas le contenu avec l’environnement qui les entourent. Les systèmes ouverts sont contre ceux qui effectuent cet échange. 

2. Théorie des systèmes

La théorie des systèmes La théorie des systèmes est un principe selon lequel tout est système, ou tout peut être conceptualisé selon une logique de système. On parle aujourd'hui plutôt de Théorie systémique. Ce principe est formalisé en 1968 par Ludwig Von Bertalanffy dans General System Theory, mais les bases sont multiples, la principale étant certainement le mouvement cybernétique.

En tenant compte de l’avis même de von Bertalanffy, que tout ce qui fonctionne ensemble est système : 1. Du point de vue de l'histoire des sciences, un système est une construction théorique que forme l’esprit sur un sujet (ex. une idée expliquant un phénomène physique et représentée par un modèle mathématique). 2. Ensemble de propositions, d’axiomes, de principes et de conclusions qui forment un corps de doctrine ou un tout scientifique (ex. en philosophie : le système d’Aristote, ou en physique : le système newtonien). 3. Ensemble de méthodes, de procédés organisés ou institutionnalisés pour assurer une fonction (ex. système d’éducation, système de production, système de défense). 4. Ensemble d’éléments qui se coordonnent pour concourir à un résultat (ex. système nerveux) 5. Ensemble de divers éléments analogues. 6. Appareillage, dispositif, machine assurant une fonction déterminée (ex. système d’éclairage, système automobile). 7. En terme d'analyse, il s'agit d'un réseau, plus ou moins important et autonome, dont les éléments présentent la particularité de répondre en tout ou en partie à un même objectif.

3. Cybernétique du second ordre:

Alors que la cybernétique du premier ordre est plus du ressort de l’ingénierie, la cybernétique du second ordre est plus biologique, adapté à traiter des systèmes avec une complexité élevée comme celle des vivants ou sociaux; alors que la cybernétique du premier ordre est plus intéressée aux processus homéostatiques et de conservation de l’équilibre (feedback négatif), la cybernétique du second ordre est en grande partie intéressée aux systèmes auto-organisant et à la morphogenèse (feedback positif). Selon les mots de von Foerster, la cybernétique du premier ordre est la cybernétique des systèmes observés, la cybernétique du second ordre est celle des systèmes observant. Elle met l’observateur et l’objet observé au même niveau.

  1. Autopoiesis :

Le terme autopoiesis a été inventé par Humberto Maturana à partir du mot grec auto (soi même) et poiesis (création). Un système auto-poïétique est un système qui se définit soi-même de manière continuelle et permanente, se soutient de l’intérieur et se reproduit. On dirait donc que c’est un réseau de processus de création, de transformation et de destruction des composants qui, en interagissant entre eux, soutiennent et régénèrent de manière continuelle le même système.

  1. Théorie du chaos 

Ici le chaos n'est pas le désordre mais l'ordre fluctuant qui s'établit entre des éléments en interaction. Les systèmes complexes comme un écosystème, un organisme, une société, un cerveau ou l'univers sont des systèmes chaotiques dont l'équilibre est dynamique et non statique.

Lorsque l'état du système est tangent entre plusieurs évolutions possibles, des événements infinitésimaux peuvent entrainer des conséquences en chaine qui peuvent s'avérer déterminantes. C'est ce qu'on appelle "l'effet papillon", selon l'expression du météorologue Edward Lorenz (du MIT) qui a démontré que le battement d'ailes d'un papillon peut fournir l'apport d'énergie décisif qui provoquera une tornade à plusieurs milliers de kilomètres de là.

Il montre donc qu'une dynamique très complexe peut apparaître dans un système formellement très simple. L'appréhension des rapports du simple et du complexe s'en trouve profondément bouleversée. En particulier, on s'aperçoit que la complexité peut être intrinsèque à un système, alors que jusque-là on la rapportait plutôt à un caractère extrinsèque, accidentel, lié à une multitude de causes.

VI.2. ETAT DE LA RECHERCHE

On trouve déjà dans La république de Platon ou dans La politique de Aristote un ensemble d’hypothèses et d’analyses d’une grande acuité sur les phénomènes collectifs, leurs structures et leurs transformations. Cependant, il n’est pas douteux que l’étude des groupes et des rapports humains n’a pris un caractère positif et expérimental qu’au début du xxe siècle.

La psychosociologie des groupes restreints reste, par ailleurs, très largement débitrice des grands pionniers européens des sciences humaines, notamment de Durkheim et de Freud. Le premier – bien qu’il soit généralement présenté comme le parangon d’une sociologie liée au primat de la « Société globale » – s’est aussi considérablement intéressé à des groupes spécifiques : famille, école, syndicat. Ses concepts et ses théories concernant la solidarité, l’anomie, les symboles sociaux, ont largement contribué à l’interprétation des processus collectifs à toute échelle ; Durkheim, d’ailleurs, créa lui-même l’expression de « dynamique sociale ». Son influence s’est fortement exercée sur les chercheurs américains les plus éminents qui, sans s’apparenter au courant de la dynamique des groupes, s’intéressent directement aux problèmes du changement : notamment le sociologue Merton et le psychologue Sherif.

Quant à Freud, une partie de ses travaux est expressément consacrée à la psychologie collective. Les concepts et les modèles psychanalytiques ont été transposés (avec ou sans retouche) dans la description et l’explication de la plupart des phénomènes relationnels, tant structuraux qu’affectifs. Leur influence s’est exercée sur la pensée de Lewin lui-même en deçà des apports originaux et décisifs de cet auteur. C’est précisément Kurt Lewin qui est le créateur de l’expression « dynamique des groupes » et le promoteur du courant de recherche qui porte encore ce nom.

L’expression « Group Dynamics » apparaît pour la première fois en 1944 dans un article de Lewin consacré aux rapports entre la théorie et la pratique en psychologie sociale et dont on peut extraire ce passage significatif : « Dans le domaine de la dynamique des groupes plus qu’en aucun autre domaine psychologique, la théorie et la pratique sont liées méthodologiquement. Si elle est correctement assurée, cette liaison peut fournir des réponses à des problèmes théoriques et peut, en même temps, renforcer cette approche rationnelle de nos problèmes sociaux pratiques qui est une des exigences fondamentales de leur résolution. »

En vérité, il convient aujourd’hui de distinguer un sens large et un sens restreint de la Dynamique des groupes ; au sens large, et tout en se rattachant à certaines idées maîtresses de Lewin, elle enveloppe un vaste ensemble de travaux consacrés aux groupes restreints, mais qui ne se réfèrent pas tous aux concepts et aux modèles lewiniens. Leur caractère commun consiste à considérer la vie des groupes comme la résultante de forces (ou processus) multiples et mouvantes qu’il s’agit d’identifier, de relier et si possible de mesurer. Les deux autres implications de la dynamique lewinienne qu’acceptent plus ou moins tous les courants de recherche sont les suivantes :

  • la recherche et l’intervention doivent être étroitement associées ;
  • le changement et la résistance au changement constituent un aspect essentiel de la vie des groupes.

Au cours de cet ouvrage, nous prendrons l’expression de dynamique des groupes dans son sens le plus large, en réservant celle de « courant dynamiste » aux travaux et aux chercheurs qui se réfèrent directement aux conceptions de Lewin.

Jacob-Levi Moreno (1889-1971) a prescrit la sociométrie. Il avance que les individus sont reliés entre eux par trois relations possibles : sympathie, antipathie, indifférence. Au sein d’un groupe ces relations peuvent être mesurées à l’aide d’un questionnaire, et le dépouillement sous forme de tableau révèle les liens socio-affectifs et la cohésion du groupe. La représentation graphique de ces liens s’appelle le sociogramme.

La dynamique de groupe de Kurt Lewin (1890-1947) est révélée par l’étude de groupes artificiels en incorporant des variables de climats sociaux (autocratique, démocratique, laisser-faire). Il en ressort que l’agressivité est commune à ces trois variables ci-dessus, et ce, quelque soit le style de commandement. Pour le groupe en situation autocratique on a une résistance à l’agressivité (inertie) ou une obéissance passive ; alors que pour le groupe géré démocratiquement l’agressivité accroît la productivité ; enfin pour le groupe laisser-faire l’agressivité reste élevée et la productivité est la moins importante.

Kurt Lewin a étendu ses travaux aux groupes naturels et nous dit que « le groupe et son environnement constituent un champ social dynamique dont les principaux éléments sont les sous-groupes, les membres, les canaux de communication, les barrières ».

Il s’intéressera par la suite au changement social et divulguera que les forces opposées (résistance au changement) ne modifient pas l’équilibre mais entraîne une augmentation de la tension dans le groupe. Ainsi peut-on envisager le changement en réduisant les tensions internes. Trois étapes à suivre : décristalliser, changer, cristalliser.

Les disciples de K. Lewin après sa mort vont instaurer la méthode du T-group ou groupe de diagnostic (approche clinique). Le T-groupe permet l’analyse des effets de communications, des affinités, et de l’autorité dont on observe une vacance du pouvoir.

On y retient qu’en France le groupe de diagnostic est adopté depuis 1956. Il consistait en l’apprentissage de la négociation et de la concertation et l’entraînement du travail en groupe.

Serge Moscovici vient se positionner en contradicteur des expérimentalistes. Il rejette les épiphénomènes de « conformité-déviance » (contrôle social, exigence de conformité, recherche de consensus) mais axe son étude critique « sur l’existence de minorités considérées en tant que sources d’innovation et de changement social ». Il édicte que le style de comportement à son importance ainsi que l’influence sociale qui est unilatérale, mal répartie, maintient et renforce le contrôle social. Aussi, le rapport de dépendance détermine le poids de l’influence sociale qui est déterminée et l’incertitude que l’on souhaite réduire. Il émet les principes suivants : « chaque membre du groupe, indépendamment de son rang, est une source et un récepteur potentiels d’influence ; le changement social autant que le contrôle social constitue un objectif ; les processus d’influence sont liés à la production et résolution de conflits (...) » page 101.

La conception psychanalytique de Freud est que la famille et la société sont différenciées à partir d’une réalité groupale : le clan. Il pose l’interrogation suivante sur le plan psychologique : existe t-il d’autre source d’autorité et d’organisation du groupe que l’autorité patriarcale ? « Le progrès social semble représenté le passage du groupe social fondé sur l’autorité du père et l’identification au chef. Mais ce progrès n’est pas accompli une fois pour toute» page 109.

Avec W.R. Bion, une autre conception psychanalytique, établit que le comportement d’un groupe s’effectue à deux niveaux : la tâche commune et les émotions communes. Les membres du groupe se combinent instantanément et involontairement pour agir selon des états affectifs : la dépendance (protection d’un leader); le combat-fuite (refus de la dépendance au leader) et l’assemblage combat -fuite (formation de sous-groupes). Wilfred Bion a étudié et pratiqué la "psychanalyse de groupes" en la référant au modèle psychanalytique. Ses considérations théoriques et pratiques sur les groupes ont été publiées dans un ouvrage intitulé Recherches sur les petits groupes. Le Tavistock Institute a développé et appliqué ultérieurement la théorie et les pratiques développées par Bion. En France, cette approche clinique et psychanalytique de la dynamique des groupes a suscité depuis les années soixante une abondance de travaux citons, entre autres, quelques "chefs de file" qui ont poursuivi les travaux de Freud, Bion, Foulkes : D. Anzieu, R. Kaës, E. Enriquez, J-P Rouchy.

La dialectique des groupes chez Sartre : (Critique de la raison dialectique) Pour Sartre, la compréhension des groupes repose sur la dynamique de l’échange et de la réciprocité. Cette dynamique s’inscrit dans un rapport dialectique. La dialectique, pour Sartre, représente le rapport de l’homme à la nature, à la société, pour les transformer : c’est la logique de l’action. Cette logique s’oppose à la logique déterministe et rationnelle, puisqu’elle procède par contradictions, par négations partielles. La relation à autrui s’articule sur deux aspects : le conflit (à cause de la rareté) et l’échange qui fonde la coexistence. Cette structure de réciprocité suppose une règle, la loi qui va garantir et arbitrer l’échange. Pour Sartre, les groupes naissent de la prise de conscience d’individus isolés de leurs intérêts communs et de leur interdépendance.

Enfin pour conclure, Didier Anzieu dit que les individus demandent au groupe une réalisation imaginaire de leurs désirs refoulés. Il emploi même le terme d’illusion groupal (recherche dans les groupes d’un état fusionnel collectif). Il parle aussi d’organisateurs psychiques (le fantasme individuel, les fantasmes originaires, l’image, le complexe d’œdipe, l’imago du corps propre).

VI.3. Courant de la recherche en dynamique des groupes

Nous allons indiquer quels sont ces principaux courants de recherche en évoquant sommairement leurs notions clefs, leurs modèles, leurs attitudes méthodologiques et leurs champs de recherche électifs.

1. Le courant dynamiste (ou lewinien)

Nous ne saurions ici développer ni même résumer les conceptions d’ensemble de Lewin, psychologue allemand émigré aux États-Unis en 1934 et qui fut au centre des principaux mouvements psychologiques et scientifiques de son époque avant de promouvoir ses propres théories et de fonder la dynamique des groupes. Il importe toutefois de souligner combien l’esprit, les modèles et même les concepts des sciences physiques ont exercé leur influence sur cette pensée. L’introduction décisive de ce qu’il nomme « l’esprit galiléen » dans la psychologie contemporaine consiste à associer étroitement la recherche de la loi à l’examen de la situation où elle intervient. « La validité générale de la loi et le caractère concret du cas individuel ne sont nullement contradictoires ; la référence à l’intégralité de la situation concrète doit se substituer à une référence à la collection la plus étendue possible de cas historiques réputés fréquents » (Lewin, trad. Faucheux, bibl.).

Le propos de la dynamique, en psychologie comme en physique, c’est toujours de « référer l’objet à la situation », d’aborder la conduite d’un individu ou d’un groupe dans son « champ ». Ce champ, ou « espace de vie », comprend la personne – ou le groupe – et l’environnement psychologique « tel qu’il est pour eux ». Quant au groupe, il se définit non par la simple proximité ou la simple ressemblance de ses membres, mais comme un ensemble de personnes interdépendantes. C’est en ce sens qu’il constitue vraiment un organisme et non un agrégat, une collection d’individus. La trame de cette organisation est le champ psychologique du groupe englobant non seulement les membres, supports matériels en quelque sorte, mais leurs buts, leurs actions, leurs ressources, leurs normes, etc. Au sein de ce groupe en situation se développe un système de « tensions » tantôt positives, tantôt négatives, correspondant au jeu des désirs et des défenses ; la conduite du groupe va consister dans une suite d’opérations visant à résoudre ces tensions et à rétablir un équilibre plus ou moins stable.

On aperçoit ainsi l’effort de Lewin pour définir conceptuellement un ensemble de variables rigoureuses et articulées, en fonction desquelles le chercheur peut développer des hypothèses qu’il convient ensuite de valider par une expérience planifiée. Tout le courant dynamiste a été profondément influencé par cette attitude expérimentale ; et l’on conçoit qu’il se soit orienté plus volontiers vers le laboratoire que vers le terrain dans la mesure où le contrôle et la manipulation des variables y sont évidemment plus aisés. C’est toutefois par un va-et-vient entre terrain et laboratoire qu’une théorie « explicative » des phénomènes groupaux parvient à progresser : le premier suggère, en effet, les facteurs et les hypothèses que le second se charge de raffiner et de vérifier ou d’invalider ; et le retour ultérieur au terrain permet une extension des théories précédentes en conduisant à l’élaboration de nouveaux plans expérimentaux.

Les chercheurs qui ont poursuivi et amplifié les thèmes et les concepts lewiniens ont rassemblé leurs études princeps dans un ouvrage collectif justement intitulé Group Dynamics (bibl.).

2. Le courant interactionniste

On peut ranger dans ces courants divers chercheurs qui adoptent initialement une démarche empiriste et descriptive, en dégageant leurs concepts et leurs hypothèses par une sorte de tâtonnement progressif.

R. F. Bales, notamment, veut fonder la recherche sur une observation systématique des données immédiates, c’est-à-dire des processus d’interaction entre individus, sans rien emprunter a priori au jargon physico-mathématique ; il a défini lui-même clairement en quoi son attitude méthodologique diffère de celle des lewiniens :

  • « Une fausse conception consiste à supposer que tout progrès scientifique se fait dans les termes d’une stratégie déductive à sens unique. » Cette stratégie suppose d’abord la construction d’hypothèses théoriques générales ; ensuite, la formulation de définitions opérationnelles pour chacune des variables concernées par l’hypothèse. Par définitions opérationnelles, il faut entendre les aspects tangibles selon lesquels la variable se prête à une manipulation du chercheur (par exemple, pour une variable telle que la cohésion, l’inventaire des attitudes envers le groupe, des sympathies mutuelles, de la performance collective, etc.). En général, toute variable se prête à plusieurs définitions opérationnelles entre lesquelles le chercheur peut choisir et qu’il crée lui-même souvent à l’aide de consignes factices assignées aux sujets de l’expérience.
  • « Or, si les résultats de l’expérience de validation sont positifs, remarque Bales, on aura tendance à supposer à la fois que les définitions opérationnelles sont satisfaisantes et que les hypothèses sont vérifiées. Par contre, si les résultats sont négatifs, on ne saura pas si les définitions avaient été mal choisies ou si les hypothèses sont sans fondement. On aura tendance à blâmer la démarche opérationnelle, mais à garder les hypothèses. En résumé, le schéma théorique est protégé de façon excessive dans cette stratégie. Il y a trop peu de chances que les données puissent corriger et améliorer les hypothèses de base. »

Le remède que propose Bales consiste dans un retour aux données à l’aide de « l’observation armée », notamment de méthodes d’enregistrement continu et systématique des processus naturels qui se déroulent dans les groupes.

Sans aller jusqu’à dire que Bales substitue à un plan expérimental une sorte de « pêche en eau trouble », il semble que sa perspective reste assez limitée, d’autant plus que les situations collectives qu’il envisage sont quasi exclusivement des discussions et que son cadre d’analyse est un système de catégories d’origine inductive, certes, mais rigide. Même si l’on introduit des « changements expérimentaux » déterminés pour en mesurer l’incidence sur les processus, on ne peut dépasser le niveau des corrélations entre variables. Enfin, les idées de totalité et d’interdépendance qui jouaient chez Lewin un rôle considérable paraissent sinon absentes, du moins secondaires dans l’interactionnisme qui risque ainsi de réduire la dimension proprement collective du groupe au tissu ou à la somme des relations interpersonnelles. Les principaux travaux du courant interactionniste ont été rassemblés dans un symposium classique intitulé : Small Groups (bibl.).

3. Le courant psychanalytique

Freud, nous l’avons déjà indiqué, s’est intéressé directement à la psychologie collective (bibl.) ; ses conceptions ont exercé une influence décisive sur de nombreux cliniciens orientés vers l’étude et la pratique des groupes. Cela s’explique d’abord parce qu’elles ont un caractère essentiellement dynamique, et d’autre part, en raison du développement de la thérapie de groupe qui devait confronter les psychiatres à des phénomènes collectifs.

On oppose souvent la tendance clinicienne à la tendance expérimentale en soulignant que la première s’attache à des situations vécues qu’elle analyse en termes de psychologie (motivations, anxiété, défenses, décisions, etc.), tandis que la seconde travaille sur des situations construites, artificielles, à l’aide de concepts empruntés aux sciences physiques (champs, équilibres de forces, réseaux, valences, etc.). Cependant on retrouve diverses analogies « physicalistes » dans le langage de Freud lui-même ; mais surtout certains termes et processus apparaissent communs et transspécifiques, notamment ceux d’interaction, de tension, de résistance, de conflit, dont la portée est aussi bien individuelle que collective.

La métapsychologie freudienne propose un ensemble de modèles conceptuels à la fois systémique et dynamique visant à décrire, articuler et interpréter les processus mentaux. Elle a élaboré une théorie de l’appareil psychique comprenant deux zones : conscience et inconscient, et trois instances : le ça, source des pulsions ; le surmoi, répressif ; et le moi conscient, qui exerce un rôle régulateur entre les précédents, outre l’ensemble des fonctions cognitives.

Cette conception conduit souvent les analystes à une transposition plus ou moins nuancée des schèmes individuels aux processus groupaux pour en dégager les ressorts et les issues ; mais ils n’en ont pas moins contribué à donner sens à des conduites verbales et non verbales irréductibles à une observation en extériorité (voir infra, chap. VI et VII).

Les principaux représentants du courant psychanalytique sont d’abord les cliniciens anglais qui se sont attachés à la thérapie de groupe (Bion), à la formation (Balint) ou à l’intervention (Jaques). Les travaux de Bion – dont l’ouvrage principal : Experiences in Group, a été traduit en français (bibl.) – ont fortement contribué à éclairer les aspects inconscients de la vie collective. Plus récemment des cliniciens français (D. Anzieu, R. Kaës, A. Lévy, J.-C. Rouchy) ont développé une conception et une pratique précises du travail psychanalytique dans les groupes (bibl.).

La plupart des chercheurs qui s’intéressent à la vie affective des groupes – avec sa part d’imaginaire – et des praticiens en formation relationnelle s’inspirent étroitement de la psychanalyse. Mais certains d’entre eux y associent d’autres ressources tirées de Lewin ou de Rogers (bibl.).

Une attention particulière doit être réservée à ce dernier. Bien qu’il se sépare expressément de la psychanalyse et se soit centré sur la thérapie individuelle, ses apports originaux ont des prolongements en psychologie des groupes. La « compréhension empathique » (qui caractérise l’attitude « non directive ») a exercé une grande influence dans le domaine de la formation à la fois en tant que souci d’ouverture à autrui et que moyen de faciliter certaines évolutions. Ces idées se sont d’ailleurs largement répandues, mais à tort, dans certains milieux qui assimilent volontiers non-directivisme et dynamique des groupes !

4. Quelques critères distinctifs

Il importe, de confirmer et de compléter un certain nombre de définitions et de dimensions d’approche. La dynamique des groupes prise au sens large s’intéresse donc à l’ensemble des composantes et des processus qui interviennent dans la vie des groupes – plus singulièrement des groupes « face à face », c’est-à-dire ceux dont tous les membres existent psychologiquement les uns pour les autres et se trouvent en situation d’interdépendance et d’interaction potentielle. On ne saurait toutefois parler de « groupe » à partir des seuls facteurs de proximité, de ressemblance et d’interrelations ; celles-ci ne prennent un sens collectif qu’à l’intérieur d’une structure – tantôt préalable tantôt émergente – qui régit le jeu des interactions et implique, à un niveau plus ou moins conscient, un but, un cadre de référence et un vécu communs.

Aucune classification exhaustive des groupes ne semble s’imposer. Pour s’orienter parmi leur variété et dans une perspective de recherche, il convient de retenir un certain nombre de critères décisifs. Outre celui de la taille et pour s’en tenir aux groupes face à face, on peut considérer quatre critères majeurs : le rapport avec l’organisation sociale, avec les normes admises, avec les buts collectifs et avec un projet de recherche éventuel.

– En tant que lieu et foyer d’interaction, le groupe peut dépendre directement de l’organisation sociale ou provenir de la conjonction nouvelle de projets particuliers. Dans le premier cas, on parlera de groupes institutionnels (une famille, un bureau…) ; dans le second, de groupes informels (un cénacle, une bande de copains). Selon les conjonctures, les règles suivies implicitement ou expressément par les membres peuvent préexister au groupe ou émerger progressivement des interactions.

– On distingue volontiers des ensembles adoptant les règles en cours des groupes déviants plus ou moins rebelles et stigmatisés par les précédents ; confrontations aléatoires souvent imprégnées d’idéologies.

– Le groupe peut être considéré par ses membres plutôt comme une fin ou plutôt comme un moyen. Lorsqu’il s’agit essentiellement d’« être ensemble » les membres sont « centrés sur le groupe » et les facteurs affectifs prédominent ; on peut parler de groupe de base. Lorsqu’il s’agit de réaliser une action, une performance ou de prendre une décision, les membres sont « centrés sur la tâche » ; les facteurs opératoires l’emportent ; on peut parler de groupe de travail.

– Enfin, comme c’est le cas le plus courant, l’existence du groupe reste indépendante de tout projet d’étude, mais parfois, des sujets peuvent être réunis dans le cadre et dans le but d’une expérience ; aux groupes naturels, on oppose ainsi les groupes de laboratoire – artificiels et éphémères.

Il convient d’ailleurs de remarquer que ces distinctions ne sauraient être radicales et n’impliquent pas d’exclusives : un groupe de travail institutionnel, par exemple, peut comporter d’importantes dimensions affectives et être le foyer de relations informelles ; un groupe spontané peut rapidement s’organiser, devenir rigide, clos, voire une sorte de « réseau d’emprise » centré sur le pouvoir ou le succès.

L’étude des petits groupes, qui se situe ainsi à la charnière du psychologique et du sociologique, offre donc une double ressource. D’une part, elle permet de décrire et d’analyser sur le vif les processus dynamiques de l’interaction sociale ; d’autre part, elle fournit un ensemble d’hypothèses et d’interprétations de caractère plus général, susceptibles d’être confrontées ultérieurement à l’échelle de collectivités plus étendues.

À condition d’être poursuivie dans une grande variété de champs sociaux et d’éviter les extrapolations péremptoires, cette étude prend toute sa portée sans perdre le sens de ses limites. Nous allons en présenter dans les chapitres suivants les thèmes et les résultats les plus saillants.

VI.4. Les thèmes de la recherche en dynamique de groupe

  • Le processus de changement : Collaborateurs de Lewin. Etudes sur les habitudes alimentaires (Lewin en 1967), Coch et French sur les groupes industriels ; Jacques sur une entreprise, Rice sur des ateliers indiens, Festinger sur un groupe d’habitation.
  • Les communications font l’objet de la plus grande partie des publications de ces dernières années.
  1. Réseaux de communication où, à la suite de Bavelas, on cherche à déterminer les effets des structures des canaux de communication sur la circulation de l’information et de sa structuration progressive, sur l’efficacité respective de certaines structures dans la résolution de problèmes ou dans l’émergence de certains rôles, comme par exemple celui du leader. C’est le cas des travaux de Leavitt, Gilchrist, Shaw, Harary ;
  2. La dynamique générale des communications : à la suite de Festinger, par Back, Kelley, Schachter, Thibaut.
  • La cohésion : Ce thème est étudié en rapport avec la productivité du groupe. On peut citer ici les travaux de Gross et Martin ; Schachter et Albert ; Berkowitz, Libo et Pepitone.
  • La déviation : Reprise comme variable par Festinger et utilisée comme concept interprétatif par Rasmussen et Zander  qui se servirent également de la notion de :
  • Pression vers l’uniformité utilisée aussi par Zajonc et raven, Festinger, Steiner, Berkowitz ;
  • L’état de l’opinion : fut analysé par Gérard.

Toutes ces variables furent repris par Simon et Guetzkow qui tentèrent de les intégrer dans un modèle théorique.

  • Les groupes de discussion : Fouriezos, Hutte, Guetzkow (mesurent les motivations individuelles dans le groupe) ; Gyr (étudie le comportement des membres dans cultures différentes) ; Horowitz, Lyons et Perlmutter étudient également le groupe de discussion.
  • Décision du groupe : Bennett (processus d’accord), Guetzkow et Cyr (les conflits) ; Berkowits (l’effet du leadership partagé) ; Horwitz (l’effet de la décision sur le rappel de tâches terminées ou non).
  • Le  pouvoir : Cartwright, Horwitz, Lippitt, Polansky et Rosen.
  • La perception : Block et Bennett, Bovard, A. Pepitone et raven.
  • A côté de ces thèmes, on retrouve certains autres comme celui de Deutsch sur la coopération et la compétition ; de Herbst sur la famille ; de Festinger sur la comparaison sociale ; Dreyer, Horwitz, Gilchrist (école lewinienne) avec le niveau d’aspiration, le rappel des tâches interronpues ou non, le succès et l’échec ; Thibaut et Zajonc avec l’agression dans la meme perspective que Lewin.

En résumant, on peut rassembler tous ces thèmes en 5 grands blocs :

  • Le problème de la cohésion, du conformisme ou de la déviance ;
  • Changements et résistance au changement ;
  • Leadership et influence sociale ;
  • Affectivités et liens collectifs ;
  • Formation relationnelle.

En d’autres termes, la majorité des études sur la dynamique des groupes s’articulent sur :

  • Le système de status;
  • Les rôles;
  • Les normes de groupe;
  • Les réseaux de communication;
  • Le pouvoir dans le groupe;
  • Le leadership.

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Date de dernière mise à jour : 23/02/2018